Étudiant : Pour toi, comment une entreprise peut-elle utiliser les réseaux sociaux comme un outil marketing ?

MM : Facebook, au même titre que Twitter, et que d’autres nouveaux services Web, font partie de ces services qui peuvent avoir une utilisation par les entreprises. Par exemple, une entreprise peut proposer un service « social » qui crée de la valeur ajoutée dans la relation entre sa marque et un consommateur : c’est la simplification de la Relation Client. En effet, l’une des forces des réseaux sociaux est de pouvoir permettre un échange direct, et souvent public, entre un utilisateur et l’entreprise.  On constate également que ce type de canal de communication coûte peu à l’entreprise (en temps et donc en argent) et permet de lui donner un côté « tendance ». Ceci est un exemple d’utilisation parmi tant d’autres.

Étudiant : Quels sont les risques, pour une entreprise de communiquer sur les réseaux sociaux ?

MM : Le principal risque pouvant freiner une entreprise à communiquer sur les réseaux sociaux, est que ces derniers demandent un lourd investissement temps et humain, et la première question qui va se poser est : « comme va-t-on alimenter tout ça ? ».

Un autre type de frein concerne notamment la confidentialité des échanges. Une réponse imprécise, un ton inadapté peuvent alors conduire à un buzz négatif et mettre à mal l’e-réputation de l’entreprise. Le réseau social ne doit donc pas être envisagé sans un vrai marketing en amont.

Étudiant : Que penses-tu des « stratégies non autorisées », tel que la création de faux compte ?

MM : Dans l’univers du web 2.0, tout le monde a récemment entendu parler d’Orangina, et des « faux profils » créés par le community manager, lui permettant de remuer la page de la marque sur Facebook et d’en doper la popularité.

Au final, l’affaire des faux comptes Orangina aura été peu dommageable pour la marque. Cependant, il n’en est pas de même pour les jeunes agences de communication, comme celle dans laquelle je suis employé, qui défendent leur position de spécialistes sur le terrain convoité des réseaux sociaux : cette affaire a remis en question la déontologie et l’éthique du notre métier, et, surtout, la pertinence de communiquer sur les réseaux sociaux, pendant que d’autres marques « n’hésitent pas à tricher » (dixit les clients).

Étudiant : Penses-tu que les réseaux sociaux deviendront l’outil principal de communication pour les entreprises ? pourquoi ?

MM : A la question « Ma page Facebook peut-elle remplacer mon site internet ? », je réponds toujours la même chose à mes clients : Effectivement, depuis 2011, Facebook propose d’intégrer des mini-sites complets dans son univers de page Facebook, et certaines initiatives n’ont pas traîné pour illustrer le potentiel qu’apporte cette évolution. Mais, le but premier d’un site internet, type « vitrine », est d’être un espace de communication dont le client contrôle le contenu, la façon dont ce contenu est présenté aux lecteurs, et la manière dont leur est expliqué l’activité du client. Ce n’est pas un panneau d’affichage où s’étalent états d’âmes et suggestions de lectures. Facebook si.

Autre exemple : que ce soit personnel ou professionnel, les réseaux sociaux comme Viadeo ou LinkedIn, complètent utilement un site internet professionnel. Ils ne le remplacent pas !

Enfin, les réseaux sociaux changent sans cesse, voués à une évolution constantes. Le client n’a aucun contrôle là-dessus et subit ces changements comme les internautes les subissent. Avec un site web créé sur mesure, pour le client, il ne reste plus qu’à se concentrer sur le sujet que le client maîtrise totalement et l’expliquer de façon claire et utile pour les internautes.

Étudiant : Pour toi, quel est l’avenir pour les réseaux sociaux ?

MM : Nous sommes en 2012 et les médias sociaux n’ont jamais occupé une place aussi importante sur le web, à tel point que l’on en vient à se demander dans quelle mesure il est encore pertinent de dissocier les médias sociaux et le web.

L’avenir sera marqué par le triomphe des marques-médias grâce aux médias sociaux. Utiliser le web comme canal de diffusion du brand content n’a rien de neuf, mais ça, c’était avant la naissance de YouTube et Facebook. Aujourd’hui des marques comme Burberry ou RedBull ont abandonné les médias traditionnels pour se concentrer uniquement sur les médias sociaux. Les médias sociaux ont ainsi atteint une taille suffisamment critique pour soutenir une stratégie de marque-média, d’autant plus que ces dernières n’ont maintenant plus besoin d’acheter de la visibilité sur les médias traditionnels, elles peuvent se concentrer sur la  production de leurs contenus.

Bibliographie : SimpleDifferent – MarketingProMédiasSociaux